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qui, sans vouloir être dupe des manœeuvres égoïstes des autre pays, entend régler son jeu en évitant les vains déploiements d’armes. Cette école considère que la Chine doit, désormais, être ménagée. N’est-ce pas le Japon qui, en grande partie, a éduqué l’élite de la jeune génération chinoise — civile ou militaire — dans ses universités et ses écoles techniques ? N’est-ce point le Japon qui a inculqué des idées de libération a beaucoup de ceux qui se sont engagés dans le mouvement révolutionnaire ? N’est-ce pas le Japon qui a donné l’exemple de la protestation contre les traités inégaux et qui a fini par s’en dégager ?

C’est, en effet, une page mémorable de l’histoire de l’Empire du Soleil Levant que celle de cette lutte contre les privilèges de l’Occident, lutte qui a duré de 1867 à 1899, lutte où se sont manifestées, en vue de l’affranchissement définitif, la ténacité nationale et la subtilité asiatique. Le malheur est que la Chine procède par bonds, par convulsions, par épisodes anarchiques, tandis que le Japon, unifié par une vigoureuse discipline, a pu s’émanciper par étapes bien réglées.

La constitution nipponne et le tempérament chinois diffèrent très sensiblement. Tout cela, les diplomates de la nouvelle école japonaise le savent et l’admettent sans difficulté. Ils n’ent ont pas moins une sympathie très réelle pour les efforts chaotiques auxquels se livrent les leaders de l’indépendance asiatique. Sous leur influence, la majorité de la population du Japon est devenue sinophile. On suit, dans toutes les classes de la