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Une évolution profonde s’est dessinée dans l’esprit politique du Japon. Les troubles sociaux et les secousses économiques l’ont porté à réfléchir sur l’organisation générale de l’Asie. Il s’est rendu à la Conférence de Washington. Il a restitué Tsing-Tao, et abrogé les Vingt et une demandes. Il a signé le concordat des huit nations relatif à l’émancipation chinoise. D’où vient ce virement ? L’Osaka Mainichi du 21 janvier 1927 nous en fournit une explication :

« Le programme wilsonien de l’idéal démocratique, qui a été pour le monde entier l’évangile de la paix, fut, pour le Japon, l’occasion de se débarrasser de ses diplomates de la vieille école et de mettre en avant ceux de la nouvelle imbus d’idées généreuses. Notre équipe de représentants à Washington fut, pour la première fois, composée de jeunes hommes pleins de cet idéal nouveau (le baron Shidehara, M. Matsudaira, ambassadeur aux États-Unis, MM. Saburi, Debuchi, etc. »).

Et l’Osaka Mainichi ajoute :

« Le dessein de cette diplomatie nouvelle n’est pas de courir après l’expansion territoriale, non plus qu’après les alliances, mais il consiste simplement dans la poursuite de la prospérité intérieure économique par le développement de nos relations commerciales avec les nations amies. »

Ainsi, aux clans militaristes, aux hommes qui songeaient à ne soutenir le prestige japonais que par la force, par la brutalité même si les circonstances l’exigeaient, s’est substituée une école plus avertie des dangers de l’impérialisme, et