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IX

DEVANT LE CHAOS CHINOIS


Dans une réunion tenue à Kobé au début de 1926 et où se rencontraient déjà quelques-uns des leaders panasiatistes, le fameux Sun-Yat-Sen préconisait une alliance russo-sino-japonaise. Sans doute, il s’était posé pendant longtemps en adversaire du gouvernement de Tokio dont il avait dénoncé les menées impérialistes en Chine et dont il avait blâmé avec virulence l’aide donnée au président Yuan Che Kaï. Il l’avait aussi engagé à ne pas bouger pendant la guerre de 1914, mais, depuis lors, le chef cantonais estimait que la formation d’un bloc asiatique s’imposait et que les partisans de l’indépendance totale à l’égard de l’Occident devaient s’entendre. « Il faut rejeter loin de nous, disait-il, tout ce qui pourrait s’infiltrer sous le déguisement d’une civilisation occidentale qui, en réalité, est une civilisation éhontée, suant l’astuce et pourrie de logique intéressée… »

Le Japon ne répondit pas à cette invite et continua sa politique de prudente expectative à l’égard de la république chinoise, sans vouloir