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comme religion le bouddhisme à la Chine, à l’Inde et à la Corée. Or, peut-on dire que le bouddhisme, qui est une religion inspirant des vertus passives, convienne au Japon, au même degré qu’aux autres peuples asiatiques ? N’a-t-il pas, jusqu’à un certain point, entravé l’originalité nipponne ? N’est-il pas en contradiction avec les qualités naturelles d’initiative et d’énergie des Japonais qui, par là, sont beaucoup plus près des Occidentaux que des Chinois ?

N’est-ce point aussi à la Chine que le Japon a pris son écriture et ses idéogrammes qui sont un tel obstacle aux progrès scientifiques et aux besoins modernes ?

« Le Dr Frédéric Starr, expliquait en raillant le journaliste de Tokio, semble croire que tout ce que le Japon a imité de l’Occident est mauvais… Si nous avions adopté plus tôt et plus complètement le système de la construction en acier et en ciment armé, nous aurions évité, en 1923, beaucoup de désastres ! »

Et le contradicteur de l’anthropologiste yankee de terminer en disant que le plus sage parti, pour le Japon, est, tout en retenant ses qualités traditionnelles et asiatiques, de savoir choisir tout ce qui peut l’aider à grandir, à se fortifier, à s’ennoblir. Au-dessus des grandes civilisations régionales ou continentales — qui gardent des traits particuliers — il y a la civilisation, — sans autre épithète — qui offre de généreuses possibilités d’entente à tous. Le Japon tient à y participer et à en bénéficier.

C’est, en somme, l’avis de tout Japonais