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peuples de l’Occident et de l’Orient serviraient puissamment à consolider la paix du monde ».

M. Sugimura ne me paraît pas du tout avoir fort. Si l’on parle trop du déclin de l’Europe au Japon et en Extrême-Orient, c’est parce que les dirigeants européens ont commis trop d’erreurs de psychologie et de politique. Il y a des écrivains de l’école de M. Tadanao Nakayama qui sont découragés par cette méconnaissance des sujets asiatiques de la part des Occidentaux. Ils proclament que l’avenir appartient aux continents nouveaux qui ne sont pas épuisés par la guerre ou par des systèmes économiques périmés. « De même, dit M. Nakayama (Hochi du 17 janvier 1927), qu’un homme de génie qui reste à la campagne ne peut devenir fameux jusqu’à ce qu’il soit consacré par la grande ville, de même le Japon ne pouvait devenir célèbre avant que le flot de la civilisation qui se déplace de l’Ouest à l’Est ait avancé… L’Europe dégénère déjà et sombre dans la décadence et la ruine. Se relèvera-t-elle ? D’aucuns pensent qu’elle sortira de ses difficultés, mais je ne le crois pas, car elle suivra le sort de la Grèce et du monde romain. La civilisation qui s’échappe d’Europe a trouvé un meilleur terrain en Amérique et promet de s’épanouir en fleurs et en moissons plus belles que celles du vieux Monde. De son côté, l’Asie voit se développer une civilisation qui lui est propre. Ainsi les deux centres de l’univers seront les États-Unis et l’Asie.

« C’est un phénomène significatif que notre Empire soit placé entre deux zones de civilisa-