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central de l’organisation préparée pour rayonner dans toute l’Asie par la constitution de multiples sections.

Ces idées firent leur chemin puisque, le 1er août 1926, on vit se réunir à Nagasaki un Congrès panasiatique où se rencontrèrent une cinquantaine de délégués du Japon, de l’Inde, de la Chine, des Philippines, de l’Indochine, de la Corée et du Siam.

Le programme proposé par les représentants nippons comprenait cinq articles essentiels :

1° Recherche des moyens propres à établir des échanges permanents d’idées et à réaliser la coopération matérielle des peuples asiatiques ;

2° Construction de chemins de fer transasiatiques ;

3° Fondation de centres de propagande dans les principaux pays asiatiques ;

4° Création de banques destinées à faciliter le crédit interasiatique ;

5° Organisation du commerce panasiatique.

C’était là un programme idéal qui ne fut pas discuté dans le calme. Loin de là ! La fraternité asiatique ne se manifesta pas avec la sérénité bouddhique. Pour commencer, les Chinois accusèrent les Japonais de se livrer à des tentatives d’impérialisme et de vouloir accaparer le mouvement à leur profit. Les Japonais protestèrent et quittèrent la séance avec fracas. D’autre part, il y eut une scène de pugilat entre le président, et un représentant de la Corée. Les Philippins et les Hindous furent obligés de séparer les combattants.