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entre l’Occident et l’Extrême-Orient. Nous devons donc nous préparer à une telle éventualité. Une fédération de toutes les races d’Asie est le meilleur moyen d’y parer. Donc, faisons triompher l’Asiatisme ! »

Voilà quelles étaient les idées exprimées par certains Japonais de l’élite après la Conférence de Paris. Il s’y mêlait une rancœur assez compréhensible en raison de l’échec subi par la diplomatie de leur pays. La rupture de l’alliance avec la Grande-Bretagne et les incidents relatifs au bill américain de l’immigration devaient, à quelques années de là, alimenter la propagande asiatiste. Des doctrinaires, comme Toyama, résolument anti-anglais et anti-américains répétaient que les peuples d’Extrême-Orient agiraient prudemment en se liguant contre les influences anglo-saxonnes. D’aucuns soutenaient même qu’un rapprochement avec la Russie, puissance asiatique, donnerait à réfléchir aux dirigeants de Washington.

En tout cas, peu à peu les partisans de l’asiatisme ne se contentèrent plus de paroles : ils décidèrent de tenter la mobilisation des forces asiatiques en créant un organisme propre à favoriser leur entreprise. Ainsi fut fondée la Société de la Grande Asie (0 Asia Kyokwai) au mois de juillet 1924. Le Hochi nous a renseignés sur les débuts de cette société, dont la première assemblée fut tenue dans l’hôtel des Amis de la Constitution. Il n’y avait point là que des étudiants, des jeunes exaltés, des personnalités sans mandat. Plus de deux cents invités appartenant à la poli-