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L’amour de l’humanité et de la justice ne sont point les vertus exclusives des Occidentaux. En tous cas, si les Occidentaux sont aussi généreux et aussi équitables qu’ils l’annoncent, nous voudrions bien qu’ils le prouvent aux Orientaux. Le Japon et la Chine exigeront, désormais, que les puissances d’Occident les traitent selon les mêmes principes qu’elles se traitent entre elles. »

M. Shoji Fujii nous rapporte qu’en avril 1919, un meeting monstre fut tenu au Temple de Hongwanji à Tokio et que, là, des motions furent adoptées où il était affirmé que le Japon tenait dans ses mains la paix de l’Extrême-Orient, et qu’il maintiendrait cette paix en dépit des intrigues de certaines nations occidentales pour créer des troubles en Chine. « Le Japon, concluait-il, a pour but d’unir tout l’Extrême-Orient afin de préserver son indépendance, ses droits, son honneur. Rien ne l’empêchera de remplir sa mission. »

Un autre rédacteur du Japan Magazine (dans le numéro d’août 1919) s’efforçait de définir l’« asiatisme ». Ce n’est pas la même chose, nous indiquait le Dr Masataro Sawayanagi, que le cosmopolitisme. L’asiatisme n’est point aussi vaste, mais d’autre part il n’est pas aussi étroit que le nationalisme. Il procède d’un certain idéal de race. Il n’entre pas en conflit avec les principes généraux d’humanité. Il cherche seulement à fixer les devoirs qui incombent aux Asiatiques de diverses nationalités : « Les nations ne sont pas capables de passer d’un bond de l’extrême nationalisme à l’extrême cosmopolitisme.