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du Soleil Levant qu’il préconise une telle renaissance[1]. La domination du pays, à la fois le plus puissamment construit sur les traditions asiatiques et le plus pétri de nationalisme, lui paraît indispensable. Ce n’est point là ce qu’escomptent les autres nations d’Extrême-Orient qui n’ont pas regardé sans méfiance les progrès du Japon, son expansion continue, l’affirmation éclatante de sa personnalité.

« C’est de l’Asie elle-même — affirme Okakura Kakuzo — c’est sur la route antique de la race que doit être entendue la grande voix ! C’est du dedans que doit venir la victoire ! »

Cependant, si le Japon, champion des idéaux de l’Orient, est en mesure, jusqu’à un certain point, de défendre le fonds commun de la civilisation ancienne, les autres peuples n’ont pas, au même degré, le sens de la discipline et la volonté de s’élever au-dessus de leur routine pour entreprendre la croisade préconisée par le mora-

  1. À la veille de la guerre mondiale de 1914, le professeur Téruaki Kobayashi disait aussi, dans son ouvrage sur La Société Japonaise : « En somme, les qualités des civilisations orientales se réduisent à ces deux-ci : le caractère métaphysique de l’Inde et le caractère pratique et moralement instructif de la Chine. Leur défaut principal : l’absence totale de progrès matériel et de développement scientifique. Aussi, lorsque les sciences nouvelles seront venues féconder l’esprit oriental, lorsque la civilisation matérielle trouvera place à côté de la civilisation morale, dans un pays pourvu d’une solide constitution, — comme l’était, autrefois, Rome — la civilisation idéale ne tardera pas à prendre naissance dans ce pays, puisque y sera réalisée l’harmonieuse unification du développement parfait du corps, de l’intellect, du sentiment, de la volonté. Cette œuvre grandiose l’Empire du Japon, seul, peut espérer l’accomplir, car à lui seul s’en présente l’occasion et lui seul possède la foi indispensable à une telle entreprise ».