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VIII

LE PREMIER CONGRÈS PANASIATIQUE


L’idée d’une ligue asiatique réunissant tous les peuples d’Orient et d’Extrême-Orient a souvent percé dans l’imagination et dans les œuvres des théoriciens chinois, japonais ou hindous. Mais, cette Société des Nations de couleur, est-il vraiment possible de l’organiser ? S’agit-il d’une association purement idéologique, ou bien d’une association de pays formée dans un dessein politique précis ?

Par expérience, nous savons déjà, en ce qui concerne les Blancs, combien il est malaisé de constituer un Bloc occidental et combien sont heurtées les relations des hommes de la race blanche. Dès que l’on s’avance sur le plan de la réalité, on constate la divergence de leurs intérêts ; on mesure la difficulté d’établir entre eux les correspondances morales nécessaires ; on apprécie la délicatesse de la besogne diplomatique qui tend à les rapprocher.

Or, les groupements asiatiques sont encore plus disparates que les nôtres. Ils s’opposent plus jalousement les uns aux autres. Ils se détestent