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celles qu’ils employaient depuis des siècles. Il existe, à Formose, une classe d’insulaires à peine civilisés — do-ban. — Il y a aussi de nombreux métis sinoformosiens et, enfin, quelques centaines de mille de descendants chinois. Ces derniers sont les plus évolués et les plus riches. Les Japonais ont fortement encouragé, en plus de la culture du riz, celle de la canne à sucre, qui donne d’excellents résultats, du thé et des fruits. Ils ont, également, développé la pêche, l’élevage, les exploitations forestières.

Formose, comme tout le reste de l’Asie, a été touché par le souffle des idées nouvelles. Certains de ses enfants ne se contentent plus des avantages économiques qui leur ont été de la sorte offerts par le Japon. Un parti de « Jeunes Formosiens » est né. Ce sont d’anciens étudiants, revenus principalement de Chine ou des écoles de Tokio, et qui, groupés en une société patriotique, réclament l’indépendance et même un Parlement. Une délégation de novateurs s’est rendue, à l’automne 1926, auprès des autorités de Tokio, pour leur soumettre un memorandum résumant leurs revendications. Le gouvernement japonais ne s’en est pas ému. Formose demeurera longtemps encore sous la direction japonaise. La masse de la population est loin d’être mûre pour une action politique raisonnée et pour se passer de la tutelle du Japon.

Puisque le Japon se borne à intensifier ainsi son action coloniale sans écouler en Mandchourie, es que en Corée ou à Formose, le trop-plein de sa popu-