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lique à beaucoup de vieilles familles coréennes et a désarmé quelques rancunes. On a considéré cette union comme le symbole d’une politique nouvelle et, en effet, c’est surtout depuis cette époque que les Japonais ont redoublé d’efforts pour hâter les progrès de la Corée.

En améliorant ainsi les conditions de la vie, l’Empire protecteur a créé un nouveau problème, car la population coréenne, qui restait stationnaire, avant sa tutelle, augmente chaque année de cent mille individus environ. De là, un mouvement d’émigration. Le Japon ne reçoit chez lui que les travailleurs qui peuvent justifier d’un engagement ou de recommandations écrites de la part de certaines entreprises. Il dirige plutôt l’excédent coréen vers la Mamdchourie et les autres provinces de l’Est chinois. C’est pour cela que 150 000 Coréens vivent dans la province de Moukden ; 500 000 dans celle de Ki-lin et 180 000 environ dans le Priamorski sibérien. Ces émigrants, généralement indolents, fournissent néanmoins des sujets intéressants qui s’adaptent aisément aux conditions des pays où ils trouvent refuge. Mais ils ne sont pas toujours très bien traités, surtout par les Chinois de Mandchourie.

À Formose, le gouvernement japonais a suivi également une politique réaliste. Près de 60 % de la population (qui comprend 3 millions d’individus) s’adonne aux travaux de l’agriculture. C’est de ce côté que le Japon a exercé son esprit de perfectionnement, pour mettre les indigènes au courant de méthodes moins primitives que