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est à leur honneur, quand on le compare à celui des autres peuples : « Pour une ombre d’indépendance politique perdue, les Coréens ont obtenu des avantages matériels considérables et ils ont vu, dans tous les domaines, leur horizon s’élargir ».

Les partisans de l’indépendance intégrale en Corée me sont plus très nombreux. Mais ceux qui visent à plus de liberté aperçoivent deux solutions : la première serait l’union avec le Japon et une représentation coréenne à la Diète pour que les intérêts du pays y soient défendus à égalité avec ceux des autres provinces de l’Empire ; la seconde consisterait dans l’octroi d’un self-governement. La Corée deviendrait, dans ce cas, un dominion dans les limites de l’Empire. L’une ou l’autre de ces solutions ne paraît pas devoir être adoptée avant un assez long temps. Toutefois, ces projets montrent que l’élite coréenne a évolué vers l’idée de collaboration avec les Japonais et qu’elle n’est plus réfractaire, comme par le passé à ce rapprochement. L’amiral Saïto, qui a gouverné le pays dans des circonstances difficiles, a beaucoup aidé à ce revirement. En 1920, le Prince Yi, héritier de l’Empereur de Corée (qui fut obligé de céder ses droits au Mikado), a épousé la princesse Masako Nashimoto appartenant à la famille impériale japonaise[1]. Cet événement a paru symbo-

  1. Le couple princier a présidé à Paris, avec beaucoup de grâce, le 12 octobre 1927, la cérémonie de la pose de la première pierre de l’Institut japonais dans la Cité Universitaire du parc Montsouris.