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tés, à peine utilisées le long de cette dalle voie du Sud-Mandchourie que les Japonais entretiennent de main de maître. Le monde occidental, peu familiarisé avec ces régions lointaines, ne sait pas ce qu’il doit de reconnaissance au Japon, pour avoir maintenu en paix ces provinces si malheureuses au temps où elles étaient abandonnées au fonctionnarisme chinois !

« Quant à Formose, la transformation accomplie par les Japonais est tout simplement prodigieuse, lorsqu’on pense qu’il y a trente ans à peine, cette île ne produisait à peu près rien. Il faut la voir pour y croire.

« Aussi bien, après être rentré à Tokio et après avoir synthétisé mes impressions, il m’a semblé qu’on ne saurait mieux comparer le Japon économique qu’à une maison à quatre étages, dont les fondations et les deux premiers étages ont été érigés prudemment et les deux derniers étages ont été élevés avec trop de hâte et avec des matériaux mal choisis. Ces deux derniers étages sont l’œuvre du temps de guerre, anormal lui-même comme ce qu’il a produit. Voilà pourquoi, quand soufflent les typhons et que la terre tremble, la superstructure se lézarde, tombe même, en faisant des victimes, tandis que les fondements et les étages inférieurs ne bougent pas.

« Tel m’apparaît le Japon d’aujourd’hui avec, en réserve, les superbes jardins de Corée, de Formose et de Mandchourie, entretenus avec un soin jaloux. ».

C’est, précisément, ce qui a été bâti avec trop de hâte que les Japonais restaurent à présent ou