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travaille au petit bonheur, en croyant facile la conquête de la Mandchourie, reviennent, cette fois, à la charge avec méthode. Ils profitent des leçons infligées par quelques rudes faillites. S’ils s’arment de persévérance — et chacun sait qu’ils n’en manquent point — et si, malgré les crises économiques récentes, ils étendent leurs avantages, ils obtiendront en Mandchourie une situation économique dont les profits seront incalculables, Toutefois, leur pénétration, quoique pacifique, commence à se heurter à une violente agitation entretenue par le nationalisme chinois. Les Soviets — cela va de soi — l’encouragent secrètement. L’attitude des autorités chinoises de cette province pourrait bien susciter des conflits aigus un jour ou l’autre.

Ces réserves faites, il n’y a qu’à regarder l’œuvre des Japonais en Corée et à Formose, pour se convaincre qu’ils sont, lorsqu’ils s’y appliquent, des administrateurs remarquables. Un financier anglais, M. Georges S. Sale, qui connaît à fond l’Extrême-Orient, a proclamé son admiration au retour d’un voyage récent à travers les régions soumises à la règle nipponne protégées par l’Empire.

— « La Corée, a-t-il dit, est une contrée où la main-d’œuvre est abondante et bon marché. L’agriculture, les forêts, les mines, les entreprises hydro-électriques, et cent autres que les Japonais ont à peine amorcées, en font un pays de grand avenir pour le Japon. La Mandchourie, de son côté, m’a encore plus étonné. Il y a là, au point de vue culture, d’immenses possibili-