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tement marquée ces temps derniers. Les hommes d’État de Tokio ont renoncé à l’allure conquérante du début pour se consacrer à l’œuvre de la mise en valeur de la Mandchourie, qui forme, avec la Mongolie du Sud, un territoire aux ressources infinies et qui se complètent. Ils ne songent plus qu’à installer là des bases industrielles et commerciales qui leur assureront dans l’avenir une prédominance matérielle indiscutable.

C’est, à l’heure présente, un capital de près de deux milliards de yen qui a été consacré à la Madchourie, dont 800 millions de yens ont été absorbés rien que par la Compagnie du Chemin de Fer de la Mandchourie du Sud, puissamment soutenue par le gouvernement japonais. Lorsque le chemin de fer fut repris aux Russes, il n’existait qu’une seule voie de Port-Arthur à Chang-Choung. Le réseau, maintenant complété, doublé jusqu’à Chang-Choung, perfectionné de toutes manières, comprend 694 milles en exploitation. De Dairen, il monte vers le Nord, à Moukden, rejoint la ligne qui se dirige sur Pékin, se rattache ensuite, à Ssupinkaï, à la ligne de Taonan, atteint Chang-Choung, où il se relie à la Compagnie des Chemins de Fer de l’Est chinois. Avec la ligne de Moukden à Antoung et les lignes auxiliaires, il constitue un vaste système de communications en relation avec les lignes asiatiques, qui sont elles-mêmes en rapport avec les chemins de fer menant vers le continent européen. À Dairen, les Japonais ont établi des ateliers, des forges, des entrepôts considérables. De là partent aussi des bateaux qui font le service jusqu’à Changhaï.