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Le gouvernement de Tokio a projeté un système de production intensive à Formose, en Corée et dans le Hokkaïdo. Toutefois, il faut du temps, — au moins dix ou quinze ans — pour que ce système porte ses fruits et, en attendant, l’industrialisation croissante du pays amène les gens dans les villes au détriment des campagnes. Osaka a dépassé les deux millions d’âmes ; Tokio en comprend 1 995 303 ; Nagoya, 768 560 ; Kyoto, 679 976 ; Kobé, 644 212 ; Yokohama, 405 888, etc.

Il n’y a que trois solutions pour éviter les éclatements de cette population, si elle continue à augmenter selon un pareil rythme : l’application du malthusianisme, l’émigration pratiquée au besoin par la force (comme l’indique en dernier recours M. Kawakami), ou, enfin, une organisation telle de la production et une mise en valeur si complète des ressources coloniales, que l’on obtienne de quoi subvenir aux besoins de tous.

Le malthusianisme ne fera jamais assez d’adeptes, au Pays du Soleil Levant, pour arrêter le flot montant de l’humanité nipponne. Cette méthode répugne à la moralité populaire.

Le second procédé mène tout droit à la guerre, et nous avons observé, déjà, que les tendances pacifistes et démocratiques dominaient le Japon d’aujourd’hui.

C’est la troisième solution qui, pour le moment, fixe l’attention des autorités publiques. Comme naguère en France, le conseillait Guizot, elles disent : « Enrichissez-vous, produisez, et