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habitants se trouvent de plus en plus à l’étroit sur le territoire national. En tous cas, s’ils y demeurent, il faut les nourrir.

— « Le Japon, nous explique M. Kawakami, est forcé de chercher les moyens de son expansion économique par tous les procédés pacifiques. S’il n’y parvient pas, ou si les puissances, sous un prétexte ou sous un autre, bloquent la route à ce légitime et pacifique désir, son destin ne peut être que la stagnation, la famine et la déchéance. Le Japon ne peut, bien entendu, accepter ce sort. La race qui le peuple est virile, vigoureuse et prévoyante ».

Comment donc pratiquer cette expansion pacifique et empêcher des débordements capables de provoquer des conflits armés ? On devine que les dirigeants de l’Empire ne cessent d’y penser. Examinons d’abord les chiffres qui s’imposent à l’attention générale et qui ont leur éloquence. D’après le dernier recensement, terminé le 1er octobre 1925, le Japon proprement dit (la Corée et Formose étant exclus de ces statistiques), compte 59 736 704 âmes. Il vient au troisième rang des nations les plus peuplées, après les États-Unis (105 710 620 âmes) et l’Allemagne (62 475 872 âmes). En cinq ans, sa population s’est accrue de 3 773 651 unités, c’est-à-dire 6,7 %. Cela représente une augmentation moyenne de 750 000 individus par an. Les chiffres les plus récents montrent que cette moyenne tend à grossir puisque 941 000 naissances ont été enregistrées en 1926. Il est à noter que la population mâle dépasse la population féminine, de