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ses blessures, puisqu’il est d’essence immortelle.

Pour se convaincre de la sincérité de ce sentiment, il n’y a qu’à constater ce qu’ont réalisé les habitants de Tokio, de Yokohama et, d’ailleurs, après des cataclysmes répétés. Une statue doit symboliser à merveille, dans la capitale reconstruite, cette conviction profonde des Japonais dans leur haute destinée. Ils projettent d’incruster les cendres de 30 000 morts de la catastrophe de 1923, dans un formidable Bouddha de cent pieds de haut qui serait, à la fois, un hommage aux victimes et un signe de leur résurrection. Ils veulent diviniser ceux qui ont péri pour marquer leur confiance dans la continuité de l’Idéal qui soutient les générations successives : la grandeur japonaise.

Le Bouddha monstre qui s’élèvera dans le Hifukusho enseignera aux passants, en même temps que la sérénité à travers les épreuves les plus cruelles, la nécessité du sacrifice et la permanence de la foi dans l’avenir du pays.