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assez souligner que le tremblement de terre de 1891 n’a pas amoindri sa vitalité. Nagoya est le débouché naturel d’une plaine dont la richesse en riz est proverbiale. Toute la province qui l’entoure cultive le ver à soie. Les fabriques de ciment, de porcelaine, d’horlogerie ; les usines où l’on construit des appareils d’aviation et des moteurs ; les fabriques de wagons et de cars électriques donnent, à la cité du golfe d’Owari, un cachet industriel remarquable. Mais son port, qui est en eaux peu profondes, ne suffit plus. On va le rendre plus accessible, créer des embarcadères, l’outiller pour qu’il soit en mesure de recevoir des bâtiments de 5 000 tonnes et de se spécialiser dans le transport de certaines marchandises. Nagoya participera mieux ainsi à l’œeuvre de rayonnement national à laquelle se sont attachés les dirigeants du Japon.

Ceux-ci ont encore montré leur prévoyance en installant une autre solide başe commerciale vis-à-vis de la Corée. Tokio-Yokohama tourne, nous l’avons dit, sa face double vers l’Amérique, et Kobé-Osaka dirige ses volontés vers la Chine. Fukuoka-Hakata vise la presqu’île Coréenne. Fukuoka, aujourd’hui chef-lieu de préfecture du département de même nom, est l’ancienne ville seigneuriale avec un magnifique promontoire. Mais c’est Hakata qui fait l’objet de tous les soins des bâtisseurs nippons ; Hakata, qui est la cité industrielle réputée pour ses fabriques de soie et pour ses faïences ; Hakata qui, par ses lignes de navigation, se relie à Nagasaki vers le