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l’Empereur, Meiji — sont assis sur des fondations et sont étoffés d’une matière beaucoup plus résistante que les anciens temples, sans que leur dessin puisse en rien choquer les traditionnalistes fervents.

Les grands magasins Mitsukoshi, qui correspondent au Louvre ou au Printemps de Paris, avaient été en grande partie détruits. Ils représentent toujours, à présent qu’ils ont été restaurés, un mélange d’occidentalisme, d’américanisme et d’orientalisme. Avec leurs quatre mille employés, ils ont repris leur pleine activité. De même, les grandes affaires de tout ordre : Société Matsui, compagnies de navigation, sociétés métallurgiques, sociétés de tissages, agricoles, séricicoles, établissements bancaires, etc… À Tokio et dans la banlieue immédiate, la métallurgie et les industries chimiques, par exemple, disposent à elles seules de 10 055 fabriques et occupent 114 850 personnes des deux sexes. Le textile travaille aussi avec une rare intensité. La capitale efface le souvenir de ses malheurs par une politique acharnée de production.

Il y aurait, dans l’ordre municipal, bien des innovations encore à signaler la réfection des écoles populaires, l’impulsion donnée aux œuvres d’assistance publique, la création d’asiles de nuit, de refuges pour les aliénés et pour les incurables ; enfin, la suppression projetée du Yoshiwara, la « Cité sans nuit », la ville des plaisirs évoquée par tant de romanciers ou de moralistes, et la réforme des règlements sur la prostitution. Mais cela nous entraînerait trop loin :