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Allemagne, aux États-Unis ou en Russie. Ceux-ci ont rapporté des notions qu’ils ont cherché à adapter au style national ou qu’ils se sont efforcés d’imposer dans toute leur originalité. Ainsi, l’on peut voir à Tokio toute une série de monuments publics et d’édifices copiant la Renaissance française ou italienne, d’autres encore copiant le dix-huitième siècle anglais. Il y en a qui ne seraient pas déplacés à New-York, car ce sont des skyscrapers réduits. Quelques-uns procèdent de « l’expressionnisme » germanique et du « colossal » ou, encore, du genre viennois. Bref, l’on trouve de tout, même des palais qui n’ont aucun style caractérisé, qui sont simplement « européens », et dont la moderne banalité serait acceptée dans n’importe quelle ville d’Occident.

Les architectes japonais ont été plus heureux lorsqu’ils ont tout bonnement emprunté à l’Europe ou à l’Amérique des procédés de construction plus vigoureux, ou bien quand ils ont appris à user de matériaux plus puissants mais en conservant, dans leurs œuvres, des lignes extrême-orientales. On découvre, mariant, de la sorte, l’utile à l’agréable, des maisons aux structures solides, mais d’un aspect très japonais. De même, le grand théâtre du Kabouki (le théâ- tre où l’on joue le drame populaire), a été érigé avec de la pierre et du ciment. L’intérieur comprend une machinerie aussi perfectionnée que celle d’un théâtre parisien. Toutefois, les toits incurvés, la façade, l’élégance générale sont proprement nippons. Des temples, tel celui de