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d’assurances, surtout de celles qui, n’étant pas établies dans les districts éprouvés, pouvaient équitablement fournir une aide aux porteurs de polices. Le gouvernement finit par trouver un système qui rallia l’adhésion des compagnies d’assurances. En premier lieu, l’indemnité versée aux sinistrés devait l’être à titre gracieux, mimaïkin, afin que ne fut pas créé un précédent illégal. Ensuite, le total des remboursements, fixé à 10 % des valeurs assurées, devait être couvert à raison de 2 % par les Compagnies et de 8% par le gouvernement lui-même qui se chargeait d’avancer cette partie des fonds par un prêt à long terme et à très bas intérêt (2,5 %).

Les Compagnies d’assurances ont, de la sorte, versé, pour leur part, au public, 200 millions de yens (deux milliards 460 millions de francs), mais il est bien évident qu’elles ont sagement agi. Si elles n’avaient pas consenti ce sacrifice, leur clientèle les aurait abandonnées et se serait adressée dans l’avenir à de nouvelles sociétés.

Les reconstructeurs réconfortés par ces gestes généreux et soutenus par l’espérance de jours meilleurs, Tokio et Yokohama se transformèrent en d’immenses chantiers. Les deux villes n’en devaient plus former qu’une seule. Deux projets essentiels guidaient les ingénieurs dans leur besogne : l’un comprenait le creusement d’un canal et l’autre l’établissement d’un grand boulevard d’une longueur de trente kilomètres environ pour mieux relier la capitale au port. Ce boulevard se compose d’une large chaussée pour les véhicules et de deux larges trottoirs