Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

besoin, crédits intérieurs ou extérieurs. Sa dette nationale ne représentait que 390 millions de livres, soit environ, 7 livres par tête d’habitant, alors qu’en Italie cette dette est de 100 livres, en Angleterre de 163, en France de 200 livres par habitant. L’encaisse métallique du Japon couvrait la circulation dans la proportion de 85 %. Par conséquent, le gouvernement nippon était parfaitement en mesure de faire face à toutes les éventualités.

Le peuple entier avait foi dans une prompte rénovation. Il semblait qu’il n’y avait qu’à se mettre à l’ouvrage pour l’exécution de grandioses projets visant à l’extension et à l’embellissement des villes sinistrées. Cependant, — ainsi qu’il advint pour nos propres régions dévastées par la guerre — une fois les premiers travaux de déblaiement exécutés, on n’obtint pas l’accord parfait des initiatives gouvernementales et des initiatives privées sur le programme de reconstruction. Les controverses entre les grands bâtisseurs, les rivalités entre spéculateurs, les luttes de parti intervinrent alors et ralentirent la renaissance de Tokio et de Yokohama. Les uns accusaient le gouvernement d’avoir des conceptions trop étriquées, les autres de gaspiller les fonds publics inutilement. Le Parlement hésitait et cherchait des transactions visant à satisfaire à la fois les bâtisseurs et les sinistrés, les municipalités et les contribuables.

Comment éviter ces luttes ? Elles étaient fatales après un cataclysme aussi pénible pour les nerfs de la population que pour les finances particu-