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40 000. À Yokohama, le sinistre avait dépassé en amplitude les ruines de la capitale. En comptant les victimes des localités environnantes, c’est encore 75 000 victimes qui s’ajoutaient à l’effroyable holocauste.

Or, à l’étranger, on se demanda un instant, devant l’ampleur des pertes, si les deux villes seraient restaurées ou bien si l’on choisirait un autre emplacement pour Tokio. C’était mal connaître le farouche attachement des Japonais à leurs cités. Quinze jours à peine après ces malheurs, le communiqué suivant était envoyé à toutes les ambassades et légations de l’Empire du Soleil Levant pour que fut connu en tous pays la volonté expresse du Mikado :

« Le 12 septembre, l’Empereur a promulgué une proclamation dans laquelle il condamne les actes égoïstes et fait appel à la collabortion du peuple tout entier pour porter secours aux sinistrés. La proclamation dit que Tokio ne perdra pas sa situation de capitale, qu’il faut — au contraire — faire effort pour la développer. Elle annonce qu’un organe spécial sera créé pour hâter la reconstruction.

« Le Gouvernement a décrété la suspension des droits de douane sur l’importation des matériaux de construction. »

Les pertes subies étaient estimées, en chiffres ronds, à six milliards de yens (73 milliards de francs aux taux de 12 fr. 30 le yen). Coup dur, sans doute, mais non irréparable. En effet, le Japon, ayant des finances parfaitement saines, ponvait obtenir les crédits dont il avait