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de décembre 1922 qui ébranlèrent le territoire de Shimabara, dans le Kyu-Shu, et où périrent tant de gens…

Mais le souvenir le plus terrible se rapporte certainement à la catastrophe qui se produisit le 1er septembre 1923 (deux-cent-dixième jour du calendrier chinois) date qui coïncide généralement avec le passage des grands typhons. Ce jour-là, le monstre souterrain entra dans une si formidable colère que rien jusqu’alors n’avait pu donner une idée suffisante de son génie destructif. Yokohama, le Liverpool de l’Empire du Soleil Levant, et Tokio, la capitale, parurent un moment menacés de complète annihilation. Ce fut, pour les témoins, une vision dantesque que celle des blessures causées par les soulèvements du sol, du panorama des incendies, des scènes de torture, des gigantesques entreprises de démolition par l’eau, le vent, le feu, que l’observation de la fureur combinée des éléments contre les deux grandes cités. Des quartiers entiers furent ainsi dévorés par la flamme ; des grappes énormes de population furent consumées dans la fournaise, d’autres groupes d’habitants furent noyés en série. Impossible d’échapper !

Partout les incendies se multipliaient, les édifices s’écroulaient, les quartiers attaqués par toutes les forces irrités s’effondraient. Partout, des odeurs de mort, des puanteurs infernales, des émamations intolérables : des ruines fumantes s’entassaient, des hommes, des paysages, des choses disparaissaient en de courts et effroyables spasmes. Après chaque choc important, c’était