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groupe les quatre sujets principaux de leurs craintes : « Tremblement de terre, incendie, tonnerre et pouvoir paternel : voilà des choses également redoutables ! » Ils ont raison de commencer par le tremblement de terre, car c’est ce qui les effraie le plus et ce qui leur cause le plus de dommages.

Pour le seul Japon — sans parler de Formose — on a enregistré plus de 30 000 secousses caractérisées entre 1885 et 1905, soit, en moyenne, près de 1 500 par année, ou quatre par jour. Dans cette statistique ne sont pas comptées les oscillations que, seule, révèle l’aiguille du sismographe… D’après les chroniques niponnes couvrant une période historique de 1 400 ans, on a signalé environ 230 tremblements de terre d’une gravité plus ou moins accentuée. Dans les temps modernes, c’est la catastrophe de 1703, où vingt mille maisons sont anéanties et où cinq mille personnes trouvent la mort ; le séisme de décembre 1854 qui, en ravageant la région du Tokaïdo, éprouve sévèrement Yedo (qui devait, plus tard, devenir Tokio) avec soixante mille maisons par terre et, aussi, de nombreuses victimes ; celui de novembre 1855 qui cause des dégâts matériels identiques et encore plus de pertes humaines. Plus près de nous, en octobre 1891, voici deux cent vingt-trois mille demeures balayées par la tempête ou incendiées, 28 000 morts, 17 200 blessés dans Mino et Owari. Rappelons les tremblements de terre de 1905, 1906, 1914, les séismes de novembre 1916, qui détruisirent la partie septentrionale de l’île Awaji, ceux