Page:Tessan - Le Japon mort et vif, 1928.pdf/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

voies de l’éternelle sénérité en s’installant avec un confort parfait sur cette terre.

Une institution comme le Hompa-Hongwaniji, par exemple, qui répand les doctrines de la secte Ghisa et dont le siège central est à Kyoto, possède à elle seule 9 813 temples et 489 salles de catéchisation et de réunion. Plus de 11 000 prêtres commandés par le grand abbé Kosho Otani se chargent de l’exercice du culte et de la propagande qui est menée à l’américaine[1].

Le Hompa-Hongwanji ne se contente pas, du reste, de s’étendre sur les îles du Soleil Levant. Il envoie des missionnaires aux États-Unis et aux îles Hawaï. Il dispose là de 75 temples où se regroupent surtout les immigrants asiatiques. En Chine, il a installé aussi 28 temples et il a attiré 40 000 disciples. Pour le recrutement des fidèles, il organise volontiers des conférences avec projections cinématographiques et il utilise la presse avec beaucoup d’adresse.

Le bouddhisme japonais, qui vise à devenir la religion de l’Extrême-Orient et qui a même des ambitions internationales, est naturellement hostile au catholicisme. Il est assez intelligent pour tolérer à côté de lui les religions basées sur le christianisme, mais dès qu’elles dépassent un

  1. Le prédécesseur de l’abbé actuel, le comte Otani Kozui — fait unique dans les annales de la secte — démissionna de ses hautes fonctions pour s’occuper d’affaires financières et industrielles. Il s’est promené à travers le monde et il a passé l’été de 1926 à Paris où il s’est livré à des enquêtes serrées sur notre civilisation et sur notre économie nationale. Ce personnage très curieux a fondé des comptoirs en Turquie, à Java et en Chine.