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basée sur, la mythologie impériale, ne redoute pas ce genre de contrôle. Mais les sectes bouddhiques sont fort jalouses de leur indépendance. Il en existe six principales : les sectes de Tendaï, Shingon, Nichiren, Zen, Jodo et Shin. Elles ont donné naissance a bien d’autres sectes secondaires ou dissidentes. On peut dire pourtant que ces six sectes essentielles continuent à recruter de nombreux adeptes. Au moment de la Restauration, elles durent restituer un certain nombre de temples shintoïstes qu’elles avaient accaparés, ou bien laisser célébrer dans leurs temples le culte des « Kami » alternant avec leurs propres cérémonies.

Si le bouddhisme a, de la sorte, été obligé de faire la part des choses et de s’assouplir à des règles nouvelles, s’il a perdu de la splendeur qu’il possédait aux xve et xvie siècles, il conserve encore une puissance qu’il serait vain de nier. Plus de la moitié de la population japonaise, qui est fort éclectique dans sa religiosité, fréquente les temples bouddhistes qui sont au nombre de 72 000 environ. Les monastères, les établissements d’enseignement, les sanctuaires bouddhistes détiennent de vastes richesses. Kyoto demeure la capitale d’études relatives, non seulement au pur bouddhisme, mais à toutes les croyances orientales. Les bonzes ne sont pas tous, comme on le croit trop souvent en Occident des personnages purement contemplatifs figés dans un rêve immobile. Ce sont, au contraire, des gens d’affaires remarquables qui s’ingénient, eux aussi, à s’adapter à leur temps, à préparer les