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généreux que les autres peuples ? Nous avons une civilisation qui surpasse celles de l’Occident et de l’Amérique. Ne nous laissons ni intimider, ni gouverner par des nations qui ne sont pas qualifiées pour une telle mission. »

Ainsi raisonnaient ceux qui entendaient résister aux influences du dehors et qui s’imaginaient que l’on pourrait barrer la route aux idées, aux curiosités, aux aspirations d’un autre ordre.

En réalité, le libéralisme n’a pas cessé de progresser au Japon et le gouvernement en est même arrivé à étudier un projet de loi sur la liberté religieuse, qui a fait couler quantité d’encre de Chine. Bien que la Constitution admette, en principe, la liberté des cultes, en fait, les religions étrangères sont simplement tolérées. Elles sont exercées sans que les groupements ou les associations qui les propagent aient une personnalité juridique ou des droits de propriété. Or, le Bureau des Cultes désirerait donner à toutes les dénominations chrétiennes (qui réunissent 100 000 fidèles) une existence légale. Il voudrait, surtout, réglementer les sectes bouddhiques et les soumettre à un statut moins vague que celui qui est en vigueur. De là, des protestations et du côté des sectes bouddhiques et du côté des religieux et pasteurs étrangers qui craignent que l’État ne s’immisce trop avant dans l’administration intérieure des sociétés, ne pèse sur leur direction et ne s’ingère dans l’exercice des cultes.

Le shintoïsme, qui est, avant tout, un culte national, une religion ancestrale, une éthique