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Les sociétés cinématographiques présentent de nombreux films étrangers : américains, français, allemands, italiens. Parmi ceux qui ont été importés de chez nous, il y a Les Misérables, Salambo, Les Marchands de Plaisir, Le Miracle des Loups. D’après les statistiques officielles, 60 000 cinémas distribuent des émotions variées aux Japonais. À Tokio on prétend que plus de la moitié de la population passe chaque semaine par les salles où sont déroulés les films à la mode.

C’est grâce à la presse encore que l’esprit moderne se répand et exalte les jeunes énergies. Les journaux japonais et les périodiques qui sont imprimés au Pays du Soleil Levant dépassent le chiffre de 3 500 et il pousse des feuilles encrées en toute saison. La presse de la capitale et celle d’Osaka sont particulièrement puissantes. Elles sont dotées de la plupart des perfectionnements européens ou américains au point de vue matériel. Nos confrères nippons sont alertes, mordants, spirituels. Ils publient aussi des caricatures excellentes. Ils sont redoutés plus qu’ils ne sont aimés. Aussi bien, ils partagent ce destin avec les journalistes des autres pays. Il est inutile d’expliquer que l’extension du suffrage universel provoque en ce moment même une extension de la presse, surtout de la presse locale, et que la politique, en se généralisant, offre aux Japonais des occasions multiples d’exercer leurs talents de polémistes.

Une demi-douzaine de journaux de langue anglaise paraissent au Japon le Japan Advertiser et le Japan Mail à Tokio, le Japan Chronicle