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fesseur Tsubouchi. C’est ce dramaturge qui, voici vingt ans déjà, fonda, avec Sawada Shojiro, un de se sélèves devenu acteur, le Bungei Kyokai, une sorte de théâtre libre où il travailla à la manière d’Antoine. Notre intention n’est pas d’approfondir cette question du théâtre japonais qui excite l’intérêt de tant de gens, qui met aux prises tant d’écrivains, de critiques ou d’amateurs. Elle est simplement de signaler la renaissance dramatique esquissée par les écoles les plus osées.

Pour le cinéma, ç’a été un véritable engouement. Le premier film fut introduit au Japon en 1896 par le président de la Chambre de Commerce d’Osaka, M. K. Inabata. Aujourd’hui, cinq grandes compagnies cinématographiques produisent des films originaux. Les cinéastes nippons exercent à l’envi leur verve ou leur imagination. Ils ont, pour interpréter leur scenarii, des artistes de grande classe et d’une rare virtuosité. Le Japon, pays des nobles attitudes et qui a un humour très particulier, devait naturellement fournir à l’écran des productions d’une haute tenue ou d’un comique spécial. Là aussi on retrouve des écoles qui tiennent, les unes pour les tragédies à sabre, les autres pour les histoires d’amour d’un romantisme plus actuel. C’est ainsi que l’on peut applaudir tour à tour, si l’on assiste à une représentation cinématographique, un farouche drame de samuraï, les élans passionnés d’une Dame aux Camélias nippone, et les facéties d’un Charlot japonais exécutant mille tours impayables.