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pas qu’ils interprètent le « Cherchez et vous trouverez » sans une méthode rationnelle.

X. Pour interpréter cette parole, la méthode se réduit à trois points : le sujet, le temps, la mesure. Le sujet, c’est-à-dire qu’il faut voir ce qu’on doit chercher ; le temps, à quel moment ; la mesure, dans quelles limites. [2] Il faut chercher la doctrine du Christ tant qu’on ne la trouve pas, bien entendu, et jusqu’à ce qu’on la trouve. Dès qu’on a cru, c’est qu’on a trouvé. [3] Car on ne croirait pas si l’on n’avait pas trouvé ; de même qu’on n’aurait pas cherché sans le désir de trouver. [4] Donc si l’on cherche pour trouver et si l’on trouve pour croire, en croyant, on met fin à toute prolongation d’enquête, à toute trouvaille nouvelle. [5] Voilà le terme qu’établit le résultat même de l’enquête ; voilà le fossé dont celui-là a tracé lui-même la ligne, qui défend de croire rien d’autre que ce qu’il a enseigné, et par suite de rien chercher d’autre.

[6] Au surplus si, sous prétexte que mille doctrines ont été enseignées soit par l’un soit par l’autre, nous devons chercher tant que nous pouvons trouver, nous chercherons toujours et nous ne croirons jamais. [7] Où sera le terme de la recherche ? le point fixe de la croyance ? l’aboutissement de la découverte ? Chez Marcion ? Mais voici que Valentin nous propose les « Cherchez et vous trouverez ». [8] Chez Valentin ? Mais alors c’est Apelle qui me poursuivra de la même invite. Ébion, Simon et tous à la file n’ont pas d’autre procédé pour s’insinuer dans mon esprit et me gagner à eux. [9] Point de terme pour moi, puisque partout je rencontre le « Cherchez et vous trouverez »,