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et aux apôtres par le Saint-Esprit. [16] Toutes les paroles du Seigneur s’adressent à tous, c’est vrai, et sont venues à nous par les oreilles des Juifs. Mais la plupart regardaient directement les Juifs en personnes et ne constituent pas tant pour nous une leçon, à proprement parler, qu’un exemple.

IX. Et maintenant j’abandonne spontanément cette position. J’admets que le « Cherchez et vous trouverez » s’adresse à tous. Ici encore la raison veut pourtant qu’on discute en s’aidant du gouvernail de l’exégèse. [2] Aucune parole divine n’est à ce point décousue et incohérente qu’on doive défendre seulement les mots sans en établir la portée rationnelle.

[3] Je pose d’abord ceci en fait : le Seigneur a enseigné une doctrine unique et précise à laquelle il faut absolument que les païens croient et qu’ils doivent donc chercher, pour y croire quand ils l’auront trouvée. [4] Or une doctrine unique et précise ne saurait être indéfiniment cherchée. Il faut chercher jusqu’à ce qu’on trouve, et croire dès qu’on a trouvé. Rien de plus, sinon qu’il faut garder ce qu’on a cru. Ajoutez encore pourtant ceci, qu’il faut ne rien croire d’autre, et par conséquent ne rien chercher d’autre, du moment où on a trouvé et cru l’enseignement du Christ, lequel recommande de ne pas s’enquérir d’autre chose que de ce qu’il a enseigné. [5] Si quelqu’un a des doutes sur cet enseignement, on lui montrera que c’est chez nous que se trouve la doctrine du Christ. [6] En attendant, confiant dans ma preuve, j’avertis dès maintenant certaines gens qu’il ne faut rien chercher au delà de l’objet qu’ils se sont crus obligés à chercher ; car je ne veux