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entre l’Académie et l’Église ? entre les hérétiques et les chrétiens ? [10] Notre doctrine vient du portique de Salomon qui avait lui-même enseigné qu’il faut chercher Dieu en toute simplicité de cœur. [11] Tant pis pour ceux qui ont mis au jour un christianisme stoïcien, platonicien, dialecticien ! [12] Nous, nous n’avons pas besoin de curiosité après Jésus-Christ, ni de recherche après l’Évangile. [13] Dès que nous croyons, nous n’avons plus besoin de rien croire au delà. Car le premier article de notre foi, c’est qu’il n’y a rien que nous devions croire au delà.

VIII. J’en viens donc à cette phrase que les nôtres allèguent pour autoriser leur curiosité et que les hérétiques enfoncent dans les esprits pour leur inoculer leur méthode pointilleuse. [2] « Il est écrit, disent-ils, cherchez et vous trouverez. » [3] Souvenons-nous du moment où le Seigneur a émis cette parole. C’était, n’est-ce pas, au début même de son enseignement, quand tous doutaient encore s’il était le Christ. Pierre ne l’avait pas encore déclaré fils de Dieu ; et Jean lui-même avait cessé d’être fixé à son sujet. [4] C’est donc avec raison qu’il put dire alors : « Cherchez et vous trouverez. » Il fallait le chercher encore puisqu’on ne l’avait pas encore reconnu. Et d’ailleurs le mot s’adressait aux Juifs. [5] Car c’est eux que regardent toutes ces paroles de reproche, eux qui savaient où chercher le Christ. [6] « Ils ont, dit-il, Moïse et Hélie », c’est-à-dire la loi et les prophètes annonciateurs du Christ. D’après quoi, il dit ailleurs en termes clairs : « Scrutez les Écritures dont vous espérez le salut ; car elles parlent de moi. » [7] Voilà la clef du « Cherchez et vous trou-