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XXXVI, 1. Tertullien insiste ici avec une telle force sur les vestiges laissés par les apôtres dans les Églises qu’ils avaient fondées, que l’on s’est demandé s’il n’entendait pas par ces cathedrae apostolorum les sièges mêmes où les apôtres s’étaient assis ; par ces authenticae litterae les lettres mêmes, dans leur matérialité authentique, écrites aux communautés naissantes. On a rapproché de ce texte un passage d’Eusèbe, Hist. Eccles., VII, 19, où il est dit que le Θρόνος Ἰακώβου, frère du Christ et premier évêque de Jérusalem, était soigneusement conservé dans cette ville. Je ne serais pas éloigné de croire que c’est bien ce que veut faire entendre Tertullien. Routh (cf. Migne, P. L., t. II, 1878, col. 58, note 63) pense que cathedrae apostolorum signifie principales ecclesiae : mais alors ce serait une répétition bien inutile. Quant aux authenticae litterae, Semler croit que le mot authenticus indique simplement que c’est le texte grec original qui était lu dans les Églises apostoliques, et non la traduction latine. Mais ce texte grec n’était-il donc lu que là ? On le voit, la discussion reste ouverte.

XXXVI, 3. Tertullien est le seul qui rapporte le fait de cette immersion inoffensive de saint Jean dans l’huile bouillante. Saint Jérôme en fait aussi mention, mais d’après Tertullien (Comm. in Matth., XX, 26 ; Adv. Jovin., I, 26). Pour l’appréciation de cette légende, cf. Linsenmayer, dans l’Historisches Jahrbuch, 1904, p. 462.