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devancé le verdict de la théologie, et il en a tracé dans son De Praescriptione les linéaments principaux.

VIII. C’est sur l’édition de Rauschen [Florilegium Patristicum, fasc. IV, Tertulliani Liber de Praescriptione Haereticorum, accedunt S. Irenaei adversus Haereses, III, 3-4 ; Bonnae, MCMVI] que la présente traduction a été faite. Rauschen a eu le mérite de collationner à nouveau les deux plus anciens manuscrits où soit inclus le traité, l’Agobardinus (ixe siècle) et le Seletstadiensis (xie siècle). Il donne aussi les plus importantes leçons du Lei-

    simpliciores, et qu’il y a urgence de lui fermer la bouche. Dans ce dernier cas, c’est même un devoir de contrarier sa propagande. — Mais, d’une façon générale, Becanus considère comme plus probable l’opinion qui interdit absolument aux laïcs toute espèce de discussion de fide, en raison de la prohibition portée en ces termes par le pape Alexandre : « Inhibemus quoque ne cuiquam laïcae personae liceat publice vel privatim de fide catholica disputare. Qui vero contra fecerit excommunicationis laqueo innodetur. » — Quant au clerc, il est coupable s’il discute quoiqu’indoctus, mais c’est seulement contre le droit naturel qu’il pèche, en s’exposant au danger de se tromper.

    Il est à observer que Becan ne prétend pas à autre chose qu’à résumer ici la doctrine la plus autorisée parmi les théologiens antérieurs à lui. On trouvera une solution analogue émanant de la congrégation de la Propagande, en date du 7 février 1645, dans les Collectanea s. Congregationis de Propaganda Fide, Rome, 1893 [sans nom d’auteur].