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du xviie siècle, une très remarquable réviviscence. En face des Réformés, dont la prétention, comme autrefois celle des Gnostiques, était de se référer purement et simplement aux livres saints, sans s’embarrasser des exégèses postérieurement accréditées dans la tradition, certains polémistes catholiques crurent de bonne guerre d’user de l’échappatoire qu’il leur procurait. Le premier, semble-t-il, qui s’avisa d’essayer sur les protestants l’efficacité de la prescription, ce fut le cardinal de Richelieu, dans un ouvrage auquel il consacra les loisirs de ses dernières années, et qui fut publié seulement après sa mort sous ce titre : Traité qui contient la Méthode la plus facile et la plus assurée pour convertir ceux qui se sont séparés de l’Église (Paris, 1651). Ce qui plaisait le plus à Richelieu dans ce mode d’argumenter, c’était sa parfaite adaptation à la moyenne des esprits, peu familiers avec les chicanes théologiques, mais capables pourtant de saisir un critérium aussi évident que la permanence de l’Église depuis sa divine fondation. Après Richelieu, Nicole[1], le jésuite Maim-

    que la vérité ait attendu les Luthériens, Calvinistes ou Anabaptistes pour se manifester) ; col. 39, note 87 (sur un argument emprunté par les protestants aux Gnostiques) ; col. 31, note 58 (sur la vraie nature du feu de l’enfer) ; col. 19, note 15 (sur le libre examen).

  1. La Perpétuité de la Foy de l’Église catholique tou-