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façon ? « Nullus inter multos eventus unus est exitus ; variasse debuerat error doctrinae ecclesiarum[1] ». L’assistance permanente de l’Esprit-Saint se trahit là clairement.

Donc l’Église du iiie siècle commençant est bien celle-là même à qui le Christ a remis, par l’intermédiaire de ses apôtres, l’instrumentum fidei. Et, de cet « instrument », elle est, par le fait même d’un usage ininterrompu, légitime et unique propriétaire.

Dès lors à quoi bon entamer le débat avec ceux qui, sortis de son sein ou venus du dehors, prétendent l’évincer du domaine qui est le sien ? Il faut trancher dans le vif en leur opposant purement et simplement une fin de non recevoir.

V. La construction est aussi ingénieuse qu’élégante. C’est le droit romain qui lui sert d’armature et qui lui donne son impressionnante autorité. En soudant ainsi la théologie à la jurisprudence, Ter-

    en avaient fait une imitation manifestement mensongère, car ce qui est inventé après coup ne peut être la vérité : nec enim verum esse posse, aiunt, quod postea inventum » (P. L., XXXV, 2279). « Pareillement les païens de Rome allaient répétant, vers l’an 375, que l’antiquité de leur religion était la preuve de sa vérité, car, disaient-ils, ce qui est antérieur ne peut être faux : quia quod anterius est, inquiunt, falsum esse non potest » (P. L., XXXV, 2345).

  1. XXVIII, 2.