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elles pour en ôter l’usage aux hérétiques[1]. Il se contente donc d’invoquer la parabole qui nous montre le Seigneur semant le bon grain, puis le diable venant à son tour semer par-dessus l’ivraie, — par quoi il faut entendre que « ce qui a la priorité est vérité venue du Seigneur, et que ce qui est introduit postérieurement est fausseté étrangère[2] ». Or nul doute qu’historiquement l’hérésie ne soit postérieure à la doctrine contre laquelle elle se dresse après s’en être séparée. — Mais ce qui est plus décisif encore, c’est l’uniformité doctrinale des Églises catholiques. Il est loisible à chacun de la constater. Il suffit pour cela de passer de l’une à l’autre et de comparer leur enseignement. Est-il vraisemblable qu’une erreur initiale ait abouti à une si frappante unanimité ? que, se trompant, elles se soient trompées toutes exactement de la même

  1. Cf. XXXVII, 1 : « Quos sine scripturis probamus ad scripturas non pertinere. »
  2. XXXI, 3 : « Id esse dominicum et verum, quod sit prius traditum ; id autem extraneum et falsum, quod sit posterius inmissum. » Cf. XXXV, 3 : « Posterior nostra res non est, immo omnibus prior est : hoc erit testimonium veritatis ubique occupantis principatum. » L’article de M. F. Cumont, La polémique de l’Ambrosiaster contre les Païens (Rev. d’hist. et de littér. relig., VIII (1903), p. 417), me fournit ici d’assez piquants rapprochements. Les prêtres de Cybèle prétendaient que « pour faire concurrence à l’antique religion phrygienne, ses ennemis