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Et si quelque petite question provoque une querelle, il faudra recourir aux églises les plus antiques, celles où les apôtres ont vécu, et sur la question débattue, prendre les certitudes qu’elles ont. S’ils ne nous avaient pas laissé de textes écrits, n’aurait-il pas fallu suivre l’ordre de la tradition qu’ils ont communiquée à ceux auxquels ils confiaient les Églises ? » [Adv. Haer., III, IV, 1 ; P. G., VII, 855 ; cf. trad. Dufourcq, Paris, 1905, p. 130.] Il disait encore : « Nous pouvons énumérer les évêques qui ont été institués par les apôtres et leurs successeurs jusqu’à nous. Ils n’ont rien enseigné, rien connu qui ressemblât à leurs imaginations délirantes. Car si les apôtres avaient connu des mystères cachés dont ils auraient instruit les parfaits en dehors et à l’insu du reste (des chrétiens), c’est surtout à ceux auxquels ils confiaient les Églises qu’ils les auraient communiqués de préférence. » [Adv. Haer., III, 3 ; P. G., VII, 848 ; cf. trad. Dufourcq, p. 126.] Et il montrait la tradition des apôtres se survivant dans toutes les Églises et spécialement dans l’Église de Rome, dont il citait la succession apostolique, dans l’Église de Smyrne et dans l’Église d’Éphèse.

On reconnaît là toute une part, et non la moins importante, de la théorie développée dans le De Praescriptione. C’est donc un fait que longtemps déjà avant Tertullien cette idée était déjà courante