Page:Tertullien - De praescriptione haereticorum, trad de Labriolle, 1907.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien établi que la vérité a toujours priorité de date sur Terreur, comme le prouve la parabole du bon grain et de l’ivraie (XXIX-XXXI). C’est vainement que leurs sectes prétendraient se rattacher aux origines mêmes du christianisme. Si elles remontent aux apôtres, c’est uniquement par les erreurs que déjà ceux-ci combattaient et que les modernes hérétiques ont ressuscitées (XXXII-XXXV). Au contraire, parcourez les églises apostoliques : partout les mêmes croyances, la même regula fidei, le même respect des Écritures. Quelle présomption ou plutôt quelle certitude de vérité ! Ces églises peuvent donc, en conscience, exercer leur droit de forclore du débat des intrus qui n’ont aucun titre à revendiquer un bien légalement possédé par elles et qui ne valent que pour gâter les Écritures et copier frauduleusement la vérité avec l’aide du démon (XXXVI-XL).

Maintenant, nulle incursion de l’ennemi n’étant plus à craindre, Tertullien mène à son tour une charge vigoureuse contre les mœurs des hérétiques, en vertu de ce principe : Et de genere conversationis qualitas fidei aestimari potest : doctrinae index disciplina est (XLIII). Chez eux, nulle règle, nulle gravité, nulle discipline. Les fonctions sacerdotales sont réparties au hasard, sans méthode et sans acception de personnes. C’est aux chrétiens qu’ils s’attaquent pour les corrompre, non aux païens