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de point stable et définitif où se prendre et s’arrêter. Pareille attitude est d’ailleurs inadmissible chez un chrétien, car remettre perpétuellement en question ce que l’on a cru une fois, c’est montrer qu’on ne croit plus, c’est être apostat.

Il s’agit donc de formuler cette regula fidei à laquelle toute recherche doit aboutir comme à sa fin naturelle (XIII-XIV). Tertullien la cite dans sa teneur exacte. À condition qu’on ne touche pas à ce symbole, il admet (sans d’ailleurs y encourager) que l’on consulte les doctes pour approfondir ce qui pourrait y paraître obscur. Mais combien la foi toute pure et toute simple est préférable à ces vaines enquêtes où la vanité est à peu près seule à trouver son compte ! Lors même que les hérétiques ne seraient pas ce qu’ils sont, à quoi bon entrer en conférence avec des gens qui avouent qu’ils cherchent encore ? Puisqu’ils cherchent, ils ne sont donc sûrs de rien, même de ce qu’ils prétendent tenir. Dès lors, quel profit retirer de leur commerce ?

— Mais ils s’appuient sur les Écritures ! — Nous y voilà, s’écrie Tertullien, tout ce qui a été dit ne tendait qu’au point où la discussion est arrivée (XV). Puisque l’expérience a prouvé que toutes ces disputes épuisantes entre catholiques et hérétiques n’aboutissent qu’à fatiguer les forts, à séduire les faibles et à jeter le scrupule dans le cœur des