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[5] C’est moi qui suis l’héritier des apôtres. C’est d’après les dispositions prises par testament, d’après leur fidéicommis, d’après l’adjuration qu’ils ont faite que j’en suis possesseur. [6] Quant à vous, ce qui est sûr c’est qu’ils vous ont toujours déshérités et reniés comme des étrangers, comme des ennemis. [7] Et pourquoi les hérétiques sont-ils pour les apôtres des étrangers et des ennemis, sinon à cause de la divergence de leur doctrine, que chacun d’eux a inventée ou reçue selon son caprice, contre les apôtres ?

XXXVIII. Là où l’on trouve divergence de doctrine, il faut donc supposer que les Écritures et les interprétations ont été falsifiées. [2] Ceux qui voulaient changer l’enseignement ont dû nécessairement disposer autrement les instruments de la doctrine. [3] Ils n’auraient pu donner un autre enseignement sans changer aussi les moyens d’enseignement. Et de même que la falsification de la doctrine n’aurait pu leur réussir sans la falsification des instruments de la doctrine, de même, nous, nous n’aurions pu arriver à maintenir l’intégrité de la doctrine sans l’intégrité des moyens qui permettent de l’enseigner. [4] Qu’y a-t-il en effet qui nous soit contraire, dans nos Écritures ? qu’y avons-nous introduit de notre cru, pour corriger, soit par suppression, soit par addition, soit par altération, tel passage trouvé dans ces livres, mais contraire à nos propres vues ? [5] Ce que nous sommes, les Écritures le sont depuis leur origine. Nous procédons d’elles avant toute altération, avant qu’elles n’eussent été interpolées par vous. [6] Mais toute interpolation devant être jugée postérieure, puisqu’elle vient naturel-