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qui prétendaient que la résurrection était déjà faite : c’est ce que les Valentiniens affirment d’eux-mêmes. [8] Lorsqu’il parle de généalogies sans fin on reconnaît Valentin. Chez celui-ci un Éon, je ne sais plus lequel, car il a un nom étrange, et même il en a plusieurs, engendre de sa Grâce le Sens et la Vérité. Ceux-ci en procréent deux autres à leur tour, le Verbe et la Vie, qui engendrent eux-mêmes l’Homme et l’Église. De cette première ogdoade d’Éons naissent dix autres Éons et enfin douze Éons avec des noms bizarres, pour compléter cette pure fantasmagorie des trente Éons. [9] Le même apôtre, quand il blâme ceux qui sont asservis aux éléments, fait allusion à l’une des idées d’Hermogène qui, imaginant une matière incréée, l’assimile au Dieu incréé et fait d’elle une déesse mère des éléments, en sorte qu’il peut s’asservir à elle puisqu’il la fait marcher de pair avec Dieu.

[10] Quant à Jean, il ordonne dans l’Apocalypse de châtier ceux qui mangent les viandes consacrées aux idoles et qui commettent des fornications. Il y a maintenant d’autres Nicolaïtes : c’est l’hérésie dite des Caïnites. [11] Dans une épître, il traite d’antéchrists ceux-là surtout qui niaient que le Christ fût venu dans la chair et qui ne croyaient pas que Jésus fût le fils de Dieu Marcion s’est approprié la première erreur, Ébion la seconde. [12] La doctrine magique de Simon, qui rendait un culte aux anges, était rangée elle-même parmi les idolâtries et condamnée par l’apôtre Pierre dans la personne de Simon.

XXXIV. Voilà, je pense, les diverses doctrines mensongères qui existaient sous les apôtres, comme les