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de beaucoup postérieures, et de celles qui sont quotidiennement établies —, conspirent pourtant toutes dans la même foi, et en vertu de cette consanguinéité de doctrine sont considérées tout de même comme apostoliques.

[7] Donc que toutes les hérésies, sommées par nos Églises de fournir cette double preuve, manifestent les raisons qu’elles ont de se dire apostoliques ! [8] Mais ni elles ne le sont, ni elles ne peuvent prouver qu’elles sont ce qu’elles ne sont pas aussi les Églises qui sont apostoliques de quelque manière ne les reçoivent-elles sous aucun prétexte dans la paix et la communion, vu qu’en raison de la divergence de leur doctrine, elles ne sont en aucune façon apostoliques.

XXXIII. J’ajoute par surcroît une revue de leurs doctrines elles-mêmes, qui existèrent au temps des apôtres et furent par ces mêmes apôtres signalées et condamnées. [2] Il sera plus facile ainsi de les flétrir, si elles sont convaincues ou bien d’avoir existé dès lors ou d’avoir tiré leur origine des hérésies qui dès lors existèrent.

[3] Dans la première aux Corinthiens, Paul censure ceux qui niaient et révoquaient en doute la résurrection : c’était l’opinion particulière des Sadducéens. [4] Y participent Marcion, Apelle, Valentin et tous ceux qui repoussent la résurrection de la chair. [5] Quand il écrit aux Galates, il s’élève contre ceux qui pratiquent ou défendent la circoncision et la loi : c’est l’hérésie d’Ébion. [6] Instruisant Timothée, il censure ceux qui interdisent le mariage : telle est la doctrine de Marcion et d’Apelle, son disciple. [7] Il reprend également ceux