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« oracles » de Priscilla et de Maximilla s’était imposée à lui ? 3o  Notons enfin une dernière raison dont Noesselt lui-même a bien senti la force [loc. cit., p. 608]. Au chap. XX et suivant, Tertullien proteste énergiquement contre les insinuations hérétiques qui tendent à faire penser que les apôtres n’ont pas tout su de la foi révélée. En un mouvement oratoire il fait éclater l’invraisemblance d’une hypothèse qui va directement à l’encontre de la promesse du Christ, promesse pleinement réalisée le jour de la Pentecôte [cf. XXII, 8-10]. Et nulle part il ne trahit le souci d’amorcer, ne fût-ce que d’un mot, cette révélation supplémentaire dont il devait montrer plus tard, au temps de son montanisme, l’inéluctable nécessité. [Cf. De virg. vel.I ; de MonogamiaII ; etc.].

En réalité, les critiques qui veulent ranger le De Praescriptione parmi les ouvrages montanistes de Tertullien, tirent leur principal argument du chapitre Ier de l’Adversus Marcionem. En voici le sens général. C’est un fait certain, observe Tertullien, que Marcion a apostasié sa foi première. Cela seul suffirait à démontrer que celle qu’il a adoptée ensuite est sûrement fausse : « In tantum enim haeresis deputabitur quod postea inducitur, in quantum veritas habebitur quod retro et a primordio traditum est. Sed alius libellus hunc gradum sustinebit adversus haereticos… »