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force les raisons qui tendraient à faire placer ce traité dans la période montaniste [De vera aetate ac doctrina scriptorum Tertulliani disputatio, dans Œhler, t. III, p. 606-609]. Il a été suivi par Hesselberg [Tertullians Lehre aus seinem Schriften entwickelt, Dorpat, 1848, Hambourg, 1851], par Uhlhorn [Fundamenta chronologiae Tertullianeae, Göttingen, 1852], etc.

Et pourtant une lecture attentive de l’opuscule rend cette opinion bien douteuse. Observons, en effet : 1o  que Tertullien ne fait aucune allusion à la doctrine montaniste, ni au « Paraclet », ni à une scission quelconque avec le groupe chrétien ; 2o  qu’il a une bien vive sortie contre le rôle doctrinal et liturgique joué par les femmes chez les hérétiques [XLI, 5]. Certes, même quand il eut passé au montanisme, Tertullien demeura fidèle aux principes de saint Paul et refusa constamment à la femme certaines prérogatives que l’apôtre lui avait également déniées [cf. De virg. velandis, IX]. Mais du moins spécifiait-il qu’il lui reconnaissait le droit de prophétiser [cf. Adv. Marcionem, V, 8]. Ici, il ne tempère d’aucune réserve l’absolu de son indignation. Eût-il parlé ainsi, si, dès ce moment, la sainteté des

    conque vis-à-vis d’un verbe. Cf. des exemples tels que periculorum incitamentum, Cicéron, Pro Archia, 23 (incitare ad…) ; errorem nominis, Ovide, Métam., VII, 857 (errare de nomine), etc. Voir Riemann, Syntaxe latine, § 48, rem. I.