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par la rigueur des retranchements qu’il préconisait tout en le rassurant par son respect de la regula fidei. — Malgré ce divorce, il continua de combattre les hérétiques ; mais il fustigea énergiquement la mollesse des catholiques, des « psychiques », comme il les appelait. Si l’on en croit saint Augustin, il serait devenu sur le tard hérésiarque et aurait fondé une secte à part, la secte des Tertullianistes, qui, au temps même d’Augustin, comptait encore quelques adhérents [De Haeres., LXXXVI]. On ignore la date exacte de sa mort.

L’essentiel de la bibliographie sur ce dialecticien inexorable et passionné est indiqué par Bardenhewer, Geschichte der altkirchlicher Litteratur, t. II, München, 1903. On peut ajouter à la liste donnée par Bardenhewer, Harnack, op. cit., pp. 256-296 ; Turmel, Tertullien, Paris, Bloud, 1905 ; A. d’Alès, La Théologie de Tertullien, Paris, Beauchesne, 1905.

II. On a hésité sur le point de savoir si Tertullien était encore catholique, ou déjà montaniste, au moment où il écrivait le De Praescriptione Haereticorum[1]. Noesselt a indiqué avec beaucoup de

  1. Un mot sur ce titre. Certains éditeurs se sont étonnés du génitif haereticorum, ou l’ont même « amélioré » en adversus haereticos [vg. l’abbé de Gourcy, cf. P. L. (1878), II, 12]. Cette correction est en réalité parfaitement inutile. De même que Tertullien écrit praescribere in haereticos, il pouvait écrire aussi praescriptio haereticorum. Le génitif, en latin, joue vis-à-vis du substantif le rôle d’un cas quel-