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trer que cette doctrine, qui est la nôtre, et dont nous avons plus haut formulé la règle, procède de la tradition des apôtres, et que par le fait même, les autres viennent du mensonge. [7] Nous communiquons avec les Églises apostoliques, parce que notre doctrine ne diffère en rien de la leur : c’est là le signe de la vérité.

XXII. La preuve en est si facile qu’aussitôt mise en lumière elle ne souffre plus de réplique. Faisons comme si nous ne l’avions pas exposée et permettons à nos adversaires de produire les arguments par où ils pensent pouvoir annuler cette prescription. [2] Ils ont coutume de dire que les apôtres n’ont pas tout su ; puis, poussés par le même esprit de démence, ils font volte-face et déclarent que les apôtres ont tout su, mais qu’ils n’ont pas tout enseigné à tous. Dans les deux cas, c’est au Christ qu’ils infligent un blâme, pour avoir envoyé des apôtres ou trop peu instruits ou d’esprit trop subtil.

[3] Quel est l’homme sensé qui croira qu’ils aient ignoré quelque chose, ceux que le Christ établit comme maîtres, qui furent ses compagnons, ses disciples, ses amis inséparables ? eux à qui il expliquait dans le privé toutes les obscurités, leur disant qu’il leur était donné de connaître des secrets que le peuple n’avait pas le droit de connaître. [4] Pierre aurait ignoré quelque chose, lui, qui fut appelé la pierre sur laquelle l’Église devait être édifiée, qui reçut les clefs du royaume des cieux et le pouvoir de lier et de délier dans les cieux et sur la terre ? [5] Jean aurait ignoré quelque chose, lui, le disciple préféré du Seigneur, lui,